Connaissez-vous l’origine de l’écriture : beauté ou nécessité ?
Et le verbe fut gravé …

J’aime à croire que l’invention de l’écriture est probablement née d’un désir de beauté sans lequel notre âme est vide, mais certainement aussi pour des raisons plus prosaïques: pour fixer les nécessités de l’instant et la mémoire. Vers 3300 avant notre ère, en Égypte et en Mésopotamie apparaissent les hiéroglyphes et les écrits cunéiformes sur des tablettes d’argile. Utiles pour comptabiliser les récoltes, les échanges commerciaux… Le langage s’imprime désormais et le calame lui confère une place dans l’histoire.

L’Épopée de Gilgamesh, les hymnes de Sumer ou les lois d’Hammurabi transforment l’écriture en poésie, également en supports du pouvoir et de la mémoire. Il faut faire durer et pérenniser l’instant, la gloire des pharaons, des empereurs et des rois, des religions et des arts. L’écriture permet d’asseoir une civilisation dans tous ses détails, du plus concret au plus artistique, scientifique, philosophique ou spirituel. Les hiéroglyphes, les idéogrammes, l’alphabet phénicien… portent le rêve, et nous laissent imaginer toute une vision du monde. De la tablette à la plume, le verbe s’élève, devient un art, et l’une des structures fondamentales de toute civilisation. Écrire, dès l’origine, fut un acte important et sacré : enchanter le monde…